La chambre pédagogique

La chambre pédagogique

Sensibiliser les futurs parents

Notre environnement et nos modes de vie ont un impact sur le développement et la santé future de nos enfants. Dans le cadre de la thématique des 1 000 premiers jours impulsée par le gouvernement, la maternité Charles-Nicolle du CHU de Rouen a répondu à un appel à projet lancé par l’ARS Normandie et proposé un projet de « chambre pédagogique ».
Véritable outil d’information et d’échanges auprès des couples parents-enfants sur les expositions aux substances chimiques contenues dans les produits et objets qui nous entourent, cette chambre pédagogique a également pour objectifs de développer une culture commune et d’harmoniser les discours au sein de l’équipe pluri-professionnelle.
Ainsi, l’équipe propose aux couples de façon quotidienne, au travers d’un apprentissage par la mise en situation dans cette chambre, de visualiser notamment les gestes à faire ou ne pas faire avant leur retour à domicile.

La chambre pédagogique de bébé

Elle a été imaginée comme une chambre des erreurs, pour permettre aux parents de réfléchir aux questions de santé environnementale, se poser les bonnes questions concernant la présence des perturbateurs endocriniens et des polluants présents dans l’environnement de bébé (cosmétiques, textiles, mobiliers, jouets, qualité de l’air intérieur…).

Immergés dans une véritable chambre d’enfant, les parents se projettent plus facilement. Ils sont plus sensibles aux informations que l’équipe souhaite leur transmettre en matière de produits à éviter et de choix de mobilier.

Mis en situation, les parents apprennent à mettre en pratique les bons gestes qu’ils pourront reproduire de retour à la maison avec leur bébé.

Les matériaux choisis pour la création de la chambre pédagogique de la maternité répondent à un cahier des charges strict : Peintures A+ à faible émission de composés organiques volatils, colles sans formaldéhydes, sols à base de farine de bois…

Les jeunes parents mettant beaucoup d’argent dans la rénovation d’une chambre d’enfant, cela permet de leur montrer que l’on peut faire de belles choses avec sobriété et s’interroger sur l’essentiel pour le confort de leur bébé, à l’opposé des sollicitations du marketing lié au marché de la petite enfance, très incitatif mais souvent peu respectueux de l’environnement.

Quelle peinture apposer au mur de la chambre de bébé ? Quel mobilier choisir ? Avec quels produits entretenir son espace de vie ? Quels soins appliquer sur la peau d’un nouveau-né ? Y a-t-il des labels qui permettent de se repérer ? Autant de questions qui sont abordées tout en conseillant les futurs parents sur les conditions de couchage de leur bébé, la température idéale de sa chambre et autres sujets liés à sa santé et sa sécurité.

Tout une gamme de produits à éviter ou à privilégier peuvent être présentés (cosmétiques avec le minimum d’ingrédients, labellisés, sans parfum, appliqués avec des lingettes réutilisable) dans cet espace.

Par exemple, pour les jouets, ils sont en fibres naturelles (tissu, laine ou autres) ou en bois brut. Pas de jouets connectés avant trois ans !

Quant au baby phone, il sera conseillé d’opter pour un modèle analogique et sans caméra, la wifi et le Bluetooth étant a éviter le plus possible dans l’environnement proche du bébé.

Une chambre pédagogique qui profite aussi aux professionnels

Cette chambre, qui peut accueillir une dizaine de personnes par atelier, profite à tous. Parents, futurs parents et même grands-parents. Elle sert également de support pour former les étudiantes sages-femmes et infirmières puéricultrices et permet d’acculturer l’ensemble du personnel aux bons choix et aux bons gestes pour une bonne santé environnementale.

Une équipe pédagogique spécialement formée​

Les professionnels de santé qui organisent les formations ont reçu une formation certifiée par l’ONG WECF (Women Engage for a Commun Futur) basée à Annemasse afin de dispenser dans la maternité des ateliers Nesting « ma maison ma santé ».

Ces ateliers ont débuté en 2022 et ont lieu deux fois par mois, en binôme, dans le but de former un maximum de mamans et de professionnels.

« Ce projet a suscité un véritable engouement au sein de l’équipe. Une sage-femme coordinatrice et une sage-femme clinicienne ont d’ailleurs validé la formation « Perturbateur endocriniens et risque chimique autour de la périnatalité et l’enfance : les outils pour comprendre et agir », dispensée par l’EHESP », explique Mathieu Mouchard, Coordonnateur en maïeutique de la maternité

Quelques exemples d’ateliers

  • Savoir désinfecter à la vapeur l’espace bébé
  • Savoir limiter la liste des produits cosmétiques nécessaires
  • Comment limiter l’exposition des nouveau-nés aux ondes des téléphones portables ?
  • Pourquoi choisir des couches jetables écologiques ?
  • Quel type de lit faut-il privilégier ?